Si la bière de printemps est aujourd’hui associée aux brasseries artisanales du monde entier, son origine est avant tout française. Plus précisément, elle nous vient des régions brassicoles du Nord de la France et de l’Alsace, où elle était autrefois connue sous le nom de « bière de mars ».
Une bière née d’une contrainte saisonnière 🌾
Avant l’invention des chambres froides et des techniques modernes de brassage, les brasseurs travaillaient en fonction des saisons. En hiver, les températures basses permettaient de fermenter la bière sans trop de risques de contamination par des bactéries indésirables. En revanche, dès que les beaux jours arrivaient, il devenait compliqué de brasser sans voir ses levures s’emballer et altérer le goût de la bière.
La solution ? Produire en fin d’hiver une bière destinée à être consommée au printemps ! Les brasseurs utilisaient les derniers stocks de malt et de houblon de la récolte précédente, créant ainsi une bière légèrement maltée, peu alcoolisée et bien équilibrée. Elle était souvent conservée en cave ou en fût pour être dégustée lorsque les températures remontaient.
Une influence venue d’Allemagne
Si la bière de printemps est une tradition française, elle s’inspire fortement d’une autre bière saisonnière bien connue : la Märzen allemande. Comme son nom l’indique (« März » signifie « mars » en allemand), la Märzen était brassée au printemps pour être consommée plus tard, notamment durant l’Oktoberfest.
La grande différence entre la Märzen et la bière de printemps française ? La Märzen est plus riche, plus maltée et plus alcoolisée (autour de 6 %), alors que la bière de printemps française est souvent plus légère et plus rafraîchissante.
Une tradition grâce aux brasseries artisanales 🍺
Aujourd’hui, même si la production de bière n’est plus soumise aux mêmes contraintes climatiques, la bière de printemps reste une spécialité très appréciée. Elle marque le renouveau de la nature et l’arrivée des jours ensoleillés, et de nombreuses brasseries artisanales perpétuent cette tradition en la revisitant avec des touches modernes.
Un profil rafraîchissant et équilibré
Contrairement aux stouts et aux bières d’hiver souvent bien maltées et alcoolisées, les bières de printemps misent sur la fraîcheur et l’équilibre.
- Couleur : généralement dorée à ambrée, parfois avec de légers reflets cuivrés.
- Goût : un bel équilibre entre le malt et le houblon. On retrouve des notes de céréales légèrement biscuitées, parfois une touche miellée, contrebalancées par une fine amertume et des arômes floraux ou herbacés.
- Alcool : autour de 5 à 6 %, juste ce qu’il faut pour une bière désaltérante sans être trop légère.
- Carbonation : souvent bien pétillante, ce qui accentue son côté rafraîchissant.
Les brasseries artisanales aiment revisiter ce style en y ajoutant des touches personnelles : un peu plus de houblon pour une version plus aromatique, des levures différentes pour une pointe épicée, ou encore des ajouts de fleurs ou d’agrumes pour accentuer la fraîcheur.
Pourquoi goûter une bière de printemps ?
D’abord, parce que c’est une excellente façon de découvrir comment la bière peut évoluer au fil des saisons. Ensuite, parce qu’elle se marie à merveille avec les plaisirs culinaires du printemps ! Imaginez-la accompagnée d’une assiette de fromages frais, d’une salade de saison ou d’un poisson grillé. Un vrai délice !
Et bien sûr, soutenir les brasseries artisanales qui perpétuent cette tradition, c’est aussi une excellente raison d’en déguster une (ou plusieurs). Alors, la prochaine fois que vous passez chez votre caviste ou dans un bar à bières, demandez s’ils ont une bonne bière de printemps à vous proposer.
Et vous, avez-vous déjà goûté une bière de printemps ? Quelle est votre préférée ?